181 - la divisibilité des principes Je réponds à une lettre où on me demande ceci : « Pourquoi, dans votre instruction, divisez-vous l’Homme en principes supérieurs et en principes inférieurs ? Ou, en d'autres mots, en une partie immortelle et une partie mortelle ? Pourquoi y a-t-il tant de distance entre les corps de l'Homme ? N'est-ce pas cet éloignement entre ses corps qui fausse la perception que l'Homme a de lui-même ? » Voici la question. Tout d'abord si nous divisons l'Homme en principes dits supérieurs et en principes dits inférieurs, c'est parce qu’il existe, chez l'Homme de l'involution, une inconsistance de rapports dans la totalité des affinités énergétiques de sa réalité. L'Homme, au niveau de conscience qu'il possède aujourd'hui, ne peut pas vivre la totalité de ses principes en fonction d'une jonction étroite et absolue. Il est obligé de vivre ses principes en fonction d'une participation organisée, créative, de ses principes, selon la manifestation de ses principes sur le plan où sa conscience est établie. Si l'Homme est établi sur le plan matériel, il est obligé de vivre aujourd'hui, même à la fin de l'involution, par rapport à une conscience qui détermine en lui une activité mentale, émotionnelle, vitale, et matérielle. Donc cette activité en lui fait partie de ses principes inférieurs, c'est-à-dire de ces aspects de lui-même qui sont soumis à des lois de perception qui sont sous-jacentes à la nature parfaite de sa conscience supérieure ou de ses principes dits supérieurs. Si l'Homme est obligé de vivre l’infériorité dans ses principes, c'est parce qu'il est obligé, à ce moment de son évolution, de séparer ou de vivre séparément sa réalité. Sinon, l'Homme ne connaîtrait pas de différence entre ses principes, il y aurait différence dans la manifestation énergie de ses principes, mais il ne vivrait pas sous le principe de la division de sa réalité, donc ce qui est supérieur et ce qui est inférieur n'entraveraient aucunement la psychologie de son existence, et il serait capable, sur le plan de sa réalité, d'entrevoir la totalité de son être et, en même temps bénéficier, sur les plans inférieurs de sa réalité, de ce que cette totalité de son être pourrait lui apporter en tant qu'énergie et manifestation. Mais l'Homme est au stage où il a une perception inversée de sa conscience, c'est-à-dire qu’il est obligé de vivre sa conscience non pas à l'intérieur d'une totalité créative, mais en fonction de l'activité principale de ses aspects inférieurs, activité principale qui, pour le moment, représente le corps matériel, le corps vital, le corps émotionnel et le corps mental inférieur. Au cours de l'évolution, lorsque l'Homme passera au stage de l'immortalité, c'est-à-dire au stage de la conscience totale, à ce moment-là la nature ou la division des principes de l'Homme n'existera plus telle qu'elle existe aujourd'hui parce que l'Homme aura recours à sa totalité, c'est-à-dire qu’il pourra vivre son énergie sur les plans matériel, vital, émotif, mental inférieur et sur les plans supérieurs de sa conscience immortalisée, c'est-à-dire qu’il aura la capacité intégrale de vivre à la fois dans le monde de sa propre lumière et à la fois sur le plan de la matière. Mais sa conscience ne sera pas divisée, donc il n'aura pas à subir la division psychologique de sa totalité qui fait partie de l'inconscience de l'involution. Donc si nous divisons l'Homme en principes supérieurs et en principes inférieurs, ce n'est pas parce que l'Homme représente techniquement une telle division, mais c'est parce que la manifestation de son énergie en fonction de sa conscience est perçue chez lui comme étant à la fois matérielle, planétaire, donc inférieure, et à la fois, avec l’évolution, supérieure, occulte et cosmique, donc du domaine pur de l'intelligence sans réflection. Donc la qualité que nous apportons à la nature de l’Homme sur le plan de son organisation, est une qualité qui fait partie de sa composante psychologique aujourd'hui. L'Homme, même s’il le voulait autrement, ne serait pas capable de vivre sa conscience, sa totalité, sa réalité, en fonction d'une unité de principe : il est obligé de vivre sa totalité en fonction d'une séparation de principe, et c’est la raison, d'ailleurs, pour laquelle il est obligé d'évoluer, c'est-à-dire en revenir quelque part dans le temps à la source, c'est-à-dire à l'ultime définition de sa réalité en fonction de laquelle il est lui-même parfaitement organisé. Mais l'Homme de l'involution est un être qui, sur le plan psychologique de sa conscience planétaire, n'est pas capable de comprendre, de vivre, d'exprimer, de rendre, de manifester sa totalité, parce que les aspects inférieurs de sa conscience liés au matériel, à l'émotion, au vital, au mental inférieur, sont des aspects qui pour lui aujourd'hui représentent une trop grande validité, représentent une trop grande importance, représentent une trop grande caractéristique de vie existentielle. Et c'est justement à cause de ceci que l'Homme est obligé, très, très graduellement, d’en arriver à prendre conscience, c'est-à-dire à commencer à vivre à partir de ses principes supérieurs, c'est-à-dire à partir de ses plans d'énergie qui ne sont pas constitués de la même façon que ceux qu'il connaît sur le plan la conscience expérimentale. C'est d'ailleurs ce qui donne à l'Homme la conscience égoïque, ce qui donne à l'Homme la conscience de sa personnalité, ce qui donne à l'Homme la conscience de sa mortalité. Pour que l'Homme en arrive à ne plus reconnaître de division ou d’étage dans la constitution totale de son organisation énergétique, il lui faudra effectivement prendre conscience d'une façon beaucoup plus vaste que celle qu'il possède aujourd'hui, il lui faudra être capable, au cours de l'évolution, de supporter l'énergie de sa totalité, l'énergie de sa réalité. Et supporter cette énergie veut dire que son corps matériel, son corps vital, son corps émotionnel, son corps mental, devront être ajustés à cette énergie qui fait partie de son invisibilité, qui fait partie d'une autre dimension de lui-même, qui fait partie de l’organisation psychique de son moi au niveau de sa planète d'origine. Et l'Homme, aujourd'hui, n'est pas encore suffisamment conscientisé, c'est-à-dire suffisamment fort sur le plan mental et sur le plan de l'émotion, il n'est pas suffisamment libre, autrement dit, de la mémoire, pour pouvoir vivre la totalité de sa conscience en dehors d'un ajustement temporaire, planétaire, astrologique, de cette énergie que nous appelons, ou que nous pouvons appeler, ses principes inférieurs. Donc si nous parlons de l'éloignement entre ses corps qui fausse la perception de lui-même, effectivement cet éloignement représente une incapacité, chez l'Homme, de vivre la totalité de ses énergies en conformité avec l'universalité de sa conscience. S'il vivait la totalité de son énergie en fonction de cette uniformité de conscience universelle, il ne connaîtrait pas l'éloignement, comme on dit ou comme on me demande dans la question, qui fausse sa perception. Et cet éloignement, eh bien il est causé par le mémoriel, il est causé par la conscience psychologique, il est causé par le moi référentiel de l'ego. Plus l'Homme évoluera, plus cet éloignement, cette séparation, prendra de la distance dans sa conscience, moins elle sera évidente, moins elle sera concrète ; donc graduellement l'Homme sentira une plus grande unité dans sa totalité et éventuellement la question philosophique de la séparation des principes en principes supérieurs et en principes inférieurs n'existera plus parce que l'Homme aura finalement été capable de se dégager de la divisibilité psychologique que lui-même s'attribue sur le plan humain expérientiel. Chaque être humain aujourd'hui, même les êtres conscients, sont suffisamment perceptifs, sensibles aux interférences créées dans leur vie par leur état interne, pour concevoir, pour réaliser, que leur vie d'être conscient n'est pas une vie à la mesure de ce qu'elle doit être. Autrement dit, il y a des parties de ces êtres qui ne sont pas parfaitement en harmonie, qui ne sont pas parfaitement actives, créatives, qui ne sont pas parfaitement ajustées sur le plan vibratoire, donc qui ne bénéficient pas d'une énergie créative totale qui puisse remplir les différentes fonctions psychico-matérielles de l'Homme, autrement dit qui puisse donner à l'Homme sa qualité ou sa caractéristique de manifestation autant sur le plan matériel que sur les plans subtils. Il est évident que l'Homme tend, ou veut, ou perçoit, qu'il doit en venir un jour à une unité, à une totalité, à une indivisibilité de sa conscience. Ceci fait partie de sa réalité future, mais ceci ne fait pas partie de sa réalité aujourd'hui. Donc si l'Homme aujourd'hui n'est pas une totalité, s'il n'est pas le produit de l'annexation ou de la super-imposition des différents aspects vibratoires de l'énergie, nous sommes obligés, pour des raisons d'expression, des raisons d'explication, afin de créer un certain plan référentiel à son ego, nous sommes obligés de dire : eh bien l'Homme est fait de principes inférieurs qui ont une grande puissance d’effets, une grande puissance de conséquences sur l'activité harmonieuse que d'autres principes dits supérieurs auraient sur lui si ses principes inférieurs n'étaient pas ce qu'ils sont. Donc nous sommes obligés de faire une analyse de l'Homme, c'est-à-dire nous sommes obligés de dire : « Eh bien oui, bonhomme. Tu es divisé, tu ne devrais pas l’être, mais tu l’es. Et tu l’es à cause justement de ces aspects inférieurs de ta conscience, ces aspects que nous appelons principes, c'est-à-dire ta matérialité, ta vitalité, ton astralité et ta mentalité inférieure. Ce sont ces aspects qui nous forcent à dire qu’il y a d'autres aspects en toi qui, s'ils étaient réunis dans une parfaite harmonie, t’empêcheraient de demander cette question, autrement dit te permettraient de vivre une conscience totale sans aucune ambiguïté, sans aucune dualité, sans aucun partage entre la mortalité et l'immortalité. » Mais de dire ce que l'Homme sera, de manifester ce que l'Homme sera, par la parole, c'est une chose, mais d’être ce que l'Homme doit être, de par sa manifestation, de par son énergie, de par l'intégration de son énergie, c’en est une autre. Nous pouvons demander des questions d'ordre philosophique, des questions intelligentes qui nous poussent à démystifier la division que nous faisons de l'Homme, mais il n'empêche que nous sommes des êtres qui ne vivons pas de la totalité créative de notre énergie. Donc nous sommes des êtres qui sommes obligés de vivre de la partielle qualité de notre conscience, et cette partielle qualité de notre conscience représente les principes inférieurs. Maintenant que nous entrons dans une phase d'évolution où nous avons accès à une forme d’instruction qui nous donne plus de clarté sur les qualités invisibles de l'Homme, de la vie, nous pouvons commencer lentement, graduellement, à prendre conscience des activités de ces aspects inférieurs de l'Homme qui bloquent notre capacité de vivre en harmonie parfaite avec la totalité de notre conscience, donc ceci nous amène graduellement à prendre en considération notre nature. La nature de l'Homme, dans sa qualité parfaite, c'est une nature immortelle. Mais la nature de l'Homme dans sa qualité imparfaite, c'est une nature mortelle. Donc le fait est, ou la réalité temporaire de l'Homme est, qu’il est mortel et qu'un jour il sera immortel, donc qu’il vit en fonction de principes inférieurs et un jour qu'il vivra en fonction de la réunion de tous ces principes où il pourra exercer sur le plan matériel ou sur d'autres plans l'action qui fait partie du mouvement énergétique de sa totalité créative. Philosophiquement parlant, c'est très bon de parler de la totalité de l'Homme, c’est très bon de reconnaître la division de l’Homme, mais dans un cas ou dans un autre, ça ne change absolument rien à la nature évolutive de l’Homme. La nature évolutive de l'Homme est une nature qui se perfectionnera au fur et à mesure que l'Homme comprendra les règles du jeu. Et le jeu, c’est la vie. Et la vie, elle fait partie, dans sa nature actuelle, du manque de relations étroites, perfectionnées, entre cet aspect inférieur de l'Homme et cet aspect dit supérieur de l'Homme. Autrement dit, la vie aujourd’hui, telle qu'elle est, elle est le produit de la divisibilité de l’Homme, et ça prendra un certain temps pour que cette divisibilité disparaisse, pour que l'Homme vive son unité et qu'enfin, il en arrive un jour à prendre conscience qu'il n'y a en lui aucune division. Mais le fait évolutif, l'avenir de l'Homme, l'avenir de la conscience humaine réelle, l'avenir de la fusion de l'Homme, c'est un avenir, ce n’est pas un présent. L'Homme est en voie de développement dans cette direction : il peut très facilement, sur le plan philosophique, sur le plan psychologique, ou sur le plan occulte de l'information, prendre conscience de l'illusion de la divisibilité de ses plans. Mais ce n'est pas parce qu'il prend conscience de l'illusion de la divisibilité de ses plans qu'il va nécessairement vivre la totalité de son être, parce que justement la totalité veut dire : mouvement de l'énergie à l'intérieur de tous les plans de l'Homme pour l'accroissement vibratoire de son taux, pour le développement éventuel d'une réorganisation psychique de tout son être. Et ceci prend un temps, ceci fait partie de l'évolution de l'Homme, ceci fait partie de l'initiation solaire de l’Homme. Il n'y a pas, chez l'Homme, d'aspect psychologique ou philosophique qui puisse témoigner de sa réalité, même si ces aspects peuvent très bien saisir, dans l'avenir, le besoin pour l'Homme d’être simplement immortel, de ne posséder qu'une partie qui n'est pas régie par les lois de la mort, de ne posséder qu'une totalité qui n'est pas divisible en principes inférieurs et en principes supérieurs. Donc si nous séparons l'Homme, c'est pour lui faire reconnaître qu’il est effectivement séparé. Si nous le réduisons à une dichotomie, c'est parce que, justement, il y a en lui des aspects qui sont définitivement planétaires, autrement dit des aspects qui font partie de l'ignorance, et il y a en lui aussi d'autres aspects qui sont cosmiques, qui doivent être ajustés et qui font partie de son savoir, de son énergie créative, et ces aspects avec le temps seront réunis. Et lorsqu'ils seront parfaitement réunis, l'Homme sera total, l'Homme sera unifié, il sera dans un état de fusion et il pourra, à ce moment-là, dire : l'Homme n'est pas fait de principes supérieurs et de principes inférieurs, l'Homme est simplement une totalité parfaitement organisée sur différents plans, donnant ainsi à son énergie une capacité de manifestation selon le taux vibratoire de cette énergie et les besoins évolutifs déjà intégrés dans la conscience atomique de ses propres plans. Par exemple, combien y en a-t-il parmi vous qui sont capables de vivre la communication mentale télépathique intérieure et à la fois ne pas percevoir la dualité de cette communication ? Combien parmi vous sont capables de communiquer intérieurement sur les circuits universels et ne pas sentir la séparation, la division, l’impression que ce qui vous parle, ou qui vous parle, représente en elle-même une réalité ou une entité différente de ce que vous êtes sur le plan matériel ? Combien ? Très peu, j'en suis persuadé. Pourquoi ? Parce que le taux vibratoire du mental de l'Homme n'est pas suffisamment élevé pour neutraliser, à l'intérieur de la forme pensée communiquée, cette vibration qui prend origine dans la mémoire de l'Homme. Si l'Homme était capable de vivre la vibration passant des plans supérieurs vers ses plans dits inférieurs sans être obligé de subir la jonction subtile entre la forme de cette vibration et sa mémoire, l'Homme vivrait automatiquement sur un plan mental supérieur, il serait automatiquement intégré dans son intelligence, il ne sentirait aucune divisibilité dans son être, donc il ne souffrirait pas philosophiquement de posséder des principes inférieurs ou des principes supérieurs. Si l'Homme parle de principes inférieurs et de principes supérieurs, c'est qu'il y en lui de la souffrance, cette souffrance naît d'une constatation égoïque de l'imperfection de sa conscience. À partir du moment où l'Homme demande des questions d'une façon philosophique, il demande ces questions, déjà, à partir d'un état mental qui le préclut d’une totalité, c'est-à-dire qui le préclut d'une fusion, c'est-à-dire qui le préclut d'une capacité intégrale de créer, sur un plan quelconque, l'énergie dont il a besoin afin de constamment unifier dans sa totalité l’énergie dont il est la source et avec laquelle il travaille d'une façon éternelle. Mais nous, les Hommes de l'évolution, nous ne sommes pas encore habitués à la qualité vibratoire de notre énergie, nous ne sommes pas encore habitués à la nature de notre mental, nous ne sommes pas encore habitués à la nature prépondéramment cosmique de l'intelligence. Nous sommes au début de l'expérience, nous ne sommes pas capables d'une façon mentale et émotive, au stage où nous en sommes, de nous dissocier de la caractéristique dualistique de l'énergie créative en nous, parce que nous avons un mental inférieur qui fait encore partie de l'organisation cérébrale de notre mémoire. Donc c’est pour cette raison, d'ailleurs, que nous vivons, à un niveau ou à un autre, de l'égoïcité, c’est-à-dire l'appartenance psychique de l'Homme à une qualité mentale qui lui permet de réfléchir sur lui-même afin d'avoir sur le plan matériel une qualité plus ou moins développée de la notion de l'existence, autrement dit la capacité de l'Homme de vivre le vide, le vide étanche de l’incorporalité de la mémoire. Il n'est pas arrivé à ce stage : c'est avec le temps, avec l'évolution que l'Homme en arrivera à ce stage, et à partir de ce moment-là, il n'y aura plus en lui cette question philosophique de la séparation de ses principes en principes supérieurs ou en principes inférieurs, il sera simplement une totalité et il exercera le rôle de cette totalité sur les plans qui feront partie de mouvements de son énergie, mais il ne sera pas exposé, sur le plan de son expérience, à des questions philosophiques telles que celles qui aujourd'hui nous font répondre à des questions pour nous permettre d'aller plus loin dans le déchiffrage du mystère de l’Homme. Nous sommes encore au stage où, pour nous, le phénomène de la pensée est un mystère, nous sommes encore au stage où, pour nous, la pensée représente de la conscience, nous ne sommes pas au stage où, pour nous, la pensée représente une forme d'aliénation cosmique à travers laquelle l'Homme peut prendre conscience égoïque, afin qu'il puisse, sur le plan matériel, maintenir un ordre suffisamment balancé entre ses principes inférieurs. Autrement dit, nous ne réalisons pas que l'Homme est obligé, pour le moment, de penser, donc de diviser sa totalité, afin de ne pas faire sauter énergétiquement sa carcasse psychique et matérielle. Nous ne réalisons pas que le phénomène de la pensée est un phénomène qui est nécessaire pour l’Homme aujourd’hui tant qu’il n’aura pas conquis l’éther, c’est-à-dire que tant qu'il n’aura pas pénétré dans une autre dimension où il aura finalement la capacité d’être et de remplir le rôle de sa totalité. Donc pendant que nous avons cette capacité de penser, nous sommes obligés de l'utiliser, et nous l’utilisons en fonction de notre émotivité, en fonction de notre mémoire, en fonction de notre mental. Nous ne sommes pas capables de vivre la pensée, même si elle est créative, même si elle est consciente, d'une façon qui nous unit parfaitement à notre réalité. Si nous étions capables de faire ceci, nous n'aurions pas à penser, déjà nous aurions dépassé le stage de la pensée subjective, déjà nous ne fonctionnerions qu'en rapport avec une pensée qui sert à exploiter certaines qualités de notre mental qui n'est pas encore suffisamment avancé pour donner à l'énergie une autre vibration qui nous projetterait automatiquement dans un lieu, dans une dimension qui ne fait pas partie de l'expérience de l'Homme. Donc si nous sommes obligés encore de penser pendant un certain temps, les Hommes de la Terre, c'est parce que nous avons encore, les Hommes de la Terre, pendant un certain temps, à regarder notre réalité inférieure afin de l'ajuster à notre réalité supérieure, afin qu’éventuellement ces deux aspects de la réalité soient communs, soient unifiés, soient fusionnés, ou représentent ce que l'Homme en réalité doit être, c’est-à-dire un être parfait. Mais quel Homme aujourd'hui qui pense, quel Homme aujourd'hui qui a le pouvoir de penser, ou même le pouvoir de communiquer intérieurement, oserait, psychologiquement parlant, se savoir parfait ? Pour que l'Homme se sache parfait, il faut qu'il ait dépassé le stage de la pensée, il faut qu'il ne puisse plus penser d'une façon subjective, il faut qu'il ne puisse plus sentir la dualité de ses principes, il faut qu'il ne puisse plus sentir en lui des principes supérieurs et des principes inférieurs, autrement dit il faut qu'il soit né à la totalité de sa conscience, autrement dit il faut qu'il soit neuf, autrement dit il faut qu'il soit sans mémoire. Donc la question philosophique est intéressante parce qu’elle nous amène à parler de quelque chose qui est valable. Mais il demeure que toute question philosophique, bien qu'elle pose devant elle une question qui dépasse la limitation de la philosophie, il demeure toujours que l'Homme, lorsqu'il demande une question et qu’à l'intérieur de cette question, sans s’en rendre compte, il révèle une réalité, il demeure toujours que l'Homme est obligé de vivre sa question. Donc l'Homme aura toujours des questions à la mesure de cette divisibilité. Ce n'est qu'un jour que l'Homme n'aura plus de questions à la mesure de sa divisibilité, et lorsque ce jour sera arrivé, l'Homme n’aura plus de questions, il n'aura que des réponses. Mais tant que l'Homme a des questions, c'est qu'il y a en lui de la division, donc il est obligé de vivre en fonction de principes supérieurs qui informent les principes inférieurs, qui permettent aux principes inférieurs d'évoluer pour que les principes supérieurs les informent encore plus, pour qu’ enfin un jour, la division n'existe plus, que la question disparaisse de la conscience de l’Homme et que seule la parole s'étende, se diffuse, crée, sur la Terre. On me demande plus loin cette question : « Lorsque la polarité sera neutralisée par l'intelligence de l'Homme, comme vous le dites, n'est-ce pas ce moment précis que l'Homme pourra faire le rapprochement de ses corps, n'est pas à ce moment-là que l’Homme recouvrira la vue ou la vision, comme vous dites, et par le fait même, connaîtra l'amour, troisième joyau manquant à sa couronne royale, déjà ornée de la volonté et de l'intelligence ? » Effectivement, lorsque l'Homme ne connaîtra plus la polarité, déjà il ne connaîtra plus ou ne vivra plus de la conscience des principes inférieurs et des principes supérieurs. Il y a une très grande différence entre être conscient de principes inférieurs et de principes supérieurs, et dans un même temps, ne pas vivre la conscience de la division des principes. Que l'Homme soit matériel, il y va de soi, que l’Homme soit vital, il y va de soi, que l'Homme soit astral, il y va de soi, qu’il soit mental inférieur, il y va de soi et ainsi de suite. Donc que l'Homme soit la manifestation de principes dits inférieurs ou dits supérieurs, il y va de soi, parce que ces différents principes représentent différents niveaux d'énergie. Mais que l'Homme ait la conscience ou vive la conscience de la divisibilité des principes, ça c'est une autre chose, ça c'est une autre question. L'Homme aujourd'hui vit la divisibilité de ses principes parce que, en conscience, il est inférieur à lui-même. Si en conscience, l’Homme était supérieur à son involution, il ne vivrait pas la division des principes, bien qu'il fût fait, construit, de différents principes qui, dans leur totalité, créent ce que nous appelons l’Homme. Donc lorsque l'Homme aura dépassé la polarité, lorsque cette polarité aura été totalement neutralisée dans son mental par l'évolution, par le travail qui se fait sur le plan de sa conscience, évidemment l'Homme n'aura plus à souffrir de la qualité psychologique de son moi, donc il ne vivra plus dans l'ambivalence de ses principes supérieurs ou de ses principes inférieurs. Il sera, comme vous le dites, royal. Mais il sera royal parce que, déjà, il aura conquis la dualité de son existence, mais à tous les niveaux. Conquérir la dualité de son existence veut dire conquérir la dualité de l'Homme, d'abord sur le plan mental, ensuite le plan émotionnel, ensuite sur le plan vital et ensuite sur le plan matériel. Ayant conquis la dualité de son existence, l’Homme sera immortel, donc il aura la capacité de traiter d'une façon parfaite avec son énergie, donc sa totalité sera manifeste dans le monde et nous aurons un Homme, non seulement nouveau, mais nous aurons un Homme réel, magicien, un Homme scientifique, un Homme créateur, un Homme cosmique, un Homme qui sera ou qui aura retourné à la source de lui-même, cette source qui, dans le fond, est son énergie créative qui doit être appointée particulièrement à différents plans organisationnels dans sa conscience atomique. Regardez combien de difficultés nous avons à traiter avec le moi. Regardez les obstacles, sans cesse, que nous crée la conscience du moi, la conscience égoïque, et pourtant la conscience du moi fait nettement partie des principes inférieurs, c’est-à-dire qu’elle fait nettement partie de cette dimension de l'Homme qui est plus basse en conscience qu’une autre dimension de l'Homme, qui est plus haute en conscience. Et bien que nous soyons conscients de l'infériorité de notre conscience égoïque, nous ne sommes pas capables de prendre conscience supérieurement de cette conscience, nous sommes obligés de la vivre. Pourquoi ? Parce que, effectivement, en nous l'énergie qui est notre énergie ne peut pas se véhiculer à travers les différents plans d'une façon parfaite. Donc si on me demande ou on me dit que cet éloignement entre les corps de l'Homme fausse la perception de ce que l'Homme est de lui-même, c'est très juste. Mais d’un autre côté, est-ce que parce que vous avez cette perception, que l'éloignement fausse la conscience de l'Homme, que vous pouvez en changer la nature, de cette conscience ? Non, vous ne pouvez pas. C'est à travers l'instruction, c'est à travers la compréhension, c'est à travers l'expérience, c'est à travers le mouvement de l'énergie qui viendra avec l'expérience que l'Homme en arrivera à dépasser cette condition qui est responsable pour l'éloignement de ses corps, qui fausse sa perception de lui-même. Donc, autrement dit, la philosophie, la question philosophique, n'engendrera jamais chez l'Homme de la conscience, elle ne fera que forcer son esprit à faire face à la qualité divisible de sa conscience. C'est pour ça d'ailleurs que la philosophie ne peut rien changer dans l'Homme, c'est pour ça que la philosophie n'a jamais changé rien dans l’Homme. Sur le plan réel, la philosophie est simplement un jeu de l'esprit, elle est simplement un jeu pour assouplir l’ego, elle est simplement un jeu pour entretenir l’ego, pour donner à l'Homme l’impression qu'il va quelque part. Mais l'Homme va où ? Il ne va nulle part, l'Homme est déjà. Ce qui n'est pas déjà dans l'Homme, c'est le travail qui doit être fait pour le rendre à destination réelle ; mais l'Homme, il est déjà ! Cette personne qui m'écrit plusieurs lettres et effectivement me demande des questions intelligentes, elle peut continuer toute sa vie à me demander des questions intelligentes, et je répondrai toute sa vie à des questions intelligentes. Mais est-ce que ces questions intelligentes, d'ordre philosophique, est-ce que ces questions vont l'amener un jour à la conscience, à la fusion ? Impossible ! Pourquoi ? Parce qu'à partir du moment où l'Homme demande une question, il est déjà en dehors, en dehors de la créativité absolue de sa conscience parce que, déjà, il subit l'activité de ses principes inférieurs. Parce que demander une question, ça fait partie de l'activité des principes inférieurs, ça ne fait pas partie de l'activité de la conscience totale de l’Homme. Donc cette personne, qui me demande constamment des questions intelligentes, devra un jour, dans un certain temps, commencer à prendre du recul, commencer à demander moins de questions, commencer à s'interroger de moins en moins, commencer à pouvoir reconnaître que la qualité créative de son mental fait partie de l'actualisation psychique d'une entité spirituelle en elle qui a le pouvoir de faire le rapprochement entre la faillite de l'Homme et son devenir futur, mais qui ne peut pas lui donner, à cette personne, l’énergie nécessaire pour qu'elle puisse renverser le mouvement de sa créativité philosophique, pour en arriver éventuellement à vivre simplement, à supporter simplement le mouvement de l’énergie à travers ses corps, non pas à partir d'une question constamment formulée dans le mental, mais à partir d’une conscience de plus en plus solide, de plus en plus capable de traiter avec synergie avec cette énergie, de l'intégrer, cette énergie, et de la rendre manifestement réelle dans sa vie, c’est-à-dire capable de donner à cette même personne, de plus en plus, le sentiment d’une totalité. À partir de ce moment-là, la personne commencera à m’écrire de moins en moins de lettres, commencera à me demander de moins en moins de questions intelligentes, et moi je pourrai commencer à parler d’autre chose, ou à cesser de parler, ou à faire d'autres choses. Voilà une bonne question : « D'où viennent ces notions de la loi de retour, comme vous le dites, et de karma ? Définir ces termes, n'est-ce pas deux autres données ésotériques qui empêchent l'Homme de se mouvoir et d’agir librement ? » Voilà encore une question intelligente, et effectivement cette personne me demande toujours des questions intelligentes, j'en suis même épaté, mais le point n'est pas là. Ce n'est pas dans la question que l'Homme découvre la réponse, c'est dans l'absence de question que l'Homme découvre la vie. La question, même si elle est intelligente, ne fait que poser un piège à l'ego, lui donnant l’impression que par la résolution de la question, il en arrivera à comprendre la réponse. Et ceci, c'est un jeu d'esprit. Il n'y a rien que l'esprit aime plus que de faire poser à l'Homme des questions pour que l'Homme lentement s'habitue à élever son regard vers des sphères un peu plus subtiles que la simple matière. L'Homme doit en arriver éventuellement à parler. Mais parler, c'est une chose, créer, c'est une chose, mais demander une question intelligente, ce n'est pas créer : c'est simplement questionner ce que nous ne savons pas parfaitement. Et l'Homme peut aller à l’infini en se questionnant de ce qu'il ne sait pas parfaitement. Est-ce que le karma existe ? Est-ce que la loi de retour existe ? Effectivement, il y a dans le cosmos une loi d'énergie qui fait en sorte que tout ce qui vibre doit être perçu par réflection, et ce qui est perçu par réflection doit être rejeté parce que la réflection remet tout en question, force l'énergie à revenir sur elle-même donc, effectivement, c'est une loi de réflexion, le karma. Mais ce n'est pas parce que le karma existe que l'Homme, lui, est assujetti au karma. Il sera assujetti à cette loi de retour tant qu'il ne sera pas suffisamment intelligent pour ne plus être réflectif, pour ne plus la réfléchir, cette énergie. Donc à ce moment-là le karma n'existe plus parce que l'énergie de la mémoire devient inexistante, planétairement. Donc la question, elle est intelligente. Est-ce que le karma existe ? C’est une question que nous devons répondre : oui, effectivement, cette loi existe dans le cosmos, mais est-ce que cette loi en elle-même est une loi absolue ? Elle n'est pas une loi absolue, elle est une loi qui définit, qui définit l'énergie et son rendement sur le plan matériel tant que l'Homme est un être involutif. Mais ce n'est pas une loi qui est absolue, ce n'est pas une loi qui est finale, c'est une loi qui fait simplement partie de la mécanique de l'énergie. Et elle dit ensuite, cette personne : cette loi ou cette donnée ésotérique empêche l'Homme de se mouvoir et d'agir librement. Effectivement, effectivement qu’aux Indes, la loi de karma empêche les masses hindoues de se mouvoir et d'agir librement. Mais nous parlons à l'Homme conscient. Déjà, l'instruction dépasse les lois de l'involution, déjà l'instruction dépasse les mythologies réelles de l'inconscience, déjà l'instruction a détruit les colonnes du temple de la connaissance ancienne ésotérique ou occulte de l'Homme, parce que l'instruction, elle est créative, parce que l'instruction ne fait pas partie du passé. Donc si l'instruction, déjà, a abattu le temple, si l'instruction, déjà, a fait plier les colonnes du temple, pourquoi l'Homme s’inquiéterait-il de la définition de certains termes ? Pourquoi l'Homme s'intéresserait-il à des questions de nobilité philosophique ? Je vais vous dire pourquoi. Parce que l'Homme est encore à la recherche philosophique de la réalité. Et cette recherche philosophique, c'est une perte de temps. Ce n'est pas parce que la loi de karma existe qu'elle est réelle pour l’Homme conscient, ce n'est pas parce que la loi de karma existe qu'elle est pour un être supérieur un obstacle. Elle est un obstacle pour un être inconscient, pour un être ignorant des lois de l'énergie, des lois de la vie, mais elle n'est pas un obstacle pour un être conscient. Donc pourquoi l'être conscient s'occuperait t’il de définir des lois qui sont inférieures à lui-même ? Il y a plein de lois, dans le cosmos, qui sont inférieures à l'Homme. Est-ce que l'Homme va s'intéresser à définir ou à chercher la raison d'être de ces lois lorsque déjà il est très, très avancé ou plus avancé que ces lois elles-mêmes ? Est-ce que l'étudiant aujourd'hui qui est à l'université et qui étudie la théologie va s'intéresser à des aspects de la conscience spirituelle qui faisaient partie de la mythologie de sa conscience enfantine ? Il ne va pas perdre pas de temps avec ceci, il va aller plus loin. C'est la même chose avec ces questions intelligentes. Un type qui dans sa vie est habitué à conduire une Ferrari, il ne va pas perdre son temps à conduire une petite Volkswagen, et il ne va pas nier que la Volkswagen existe, mais ce ne sera plus la Volkswagen qui va l'empêcher de poursuivre à grande vitesse son circuit. C'est la même chose avec les questions esotériques. Les questions ésotériques n’ont de valeur que pour le jeu de l'esprit à travers l’ego qui est encore fasciné par la connaissance.